Psychologue clinicienne, diététicienne nutritionniste, spécialiste des TCA

Définitions

Quelques définitions :

 

Signal physiologique émis par notre corps pour nous avertir que nous avons besoin d’énergie.

Il existe plusieurs stades de faim. Chacun d’entre nous possède ses propres signaux qu’il est bon de savoir reconnaître.

Sur une échelle graduée de 1 à 10 : les gargouillis, les crampes, les creux… vont se manifester jusqu’à 7-8/10. Ensuite, les manifestations sont différentes : nous ressentons, un mal à la tête, une incapacité de nous concentrer, de la fatigue, parfois des nausées.

Ressentir la faim n’est en aucun cas signe que l’on va grossir ou bien le déclencheur d’une crise de boulimie. Ces deux types de pensées sont dysfonctionnels et font partie des pensées qui accompagnent un TCA.

L’envie de manger n’a rien avoir avec la sensation de faim. La preuve en est que si vous n’avez qu’un bol de haricots verts à porter de main, si vous avez envie, vous ne mangerez pas ; par contre celui qui aurait faim le mangerait.

L’envie de manger, ne s’accompagne pas de sensations physiologiques de faim. Elle peut survenir une heure après un bon repas…

En revanche, l’individu ressentira peut-être de la tristesse, de l’ennui et donc possiblement des sensations physiques, mais qui ne seront pas des signaux de faim, mais ceux d’une émotion négative.

Bien souvent cette envie de manger pourrait se traduire par :

Envie de vacances, d’un autre travail, d’un autre patron, envie d’être ailleurs, de faire quelque chose d’intéressant pour soi….

Manger à satiété signifie que la personne non seulement n’éprouve plus la faim, mais qu’elle se trouve dans un état de complète satisfaction de son besoin alimentaire. Cette satiété s’éprouve selon des intensités qui peuvent varier en fonction de la satisfaction à consommer tel ou tel aliment. Un bol de haricots verts va offrir une satisfaction moins grande qu’une portion de frites, ceci pour la majorité d’entre nous.

Il est bien sûr procuré par l’ingestion d’aliments. Plus la personne a faim, plus le plaisir alimentaire est intense. Ainsi, pour un même aliment, le plaisir alimentaire ne sera pas le même selon que l’aliment est consommé lors d’une faim intense ou d’une petite faim.

En cas de boulimie, le plaisir alimentaire disparait donc, l’aliment perd sa qualité de réconfort.

C’est l’intention de contrôler son alimentation en vue de ne pas grossir ou de maigrir.

Cette pensée a pour corollaire de s’interdire la consommation de certains aliments. Cette interdiction s’accompagne de croyances sur certains aliments qui pourraient faire grossir.

Cette intention de contrôler, même si elle ne reste qu’intention fait naître à la longue des pensées négatives. Ces dernières finissent pas avoir l’effet inverse de celui escompté et vont finir par faire manger, plus que nécessaire, la personne et la faire grossir.

Formule mathématique : le poids divisé par la taille au carré (poids/t2) qui détermine le poids que nous devrions peser en fonction de notre taille.

L’IMC est le même pour les hommes et pour les femmes et ne tient pas compte ni du squelette, ni de l’âge. Il offre une vaste fourchette de poids pour une même taille :

Pour 1,75m, je peux peser 77kg avec un IMC de 25

Pour 1,75m, je peux aussi peser 55kg avec un IMC de 18

Ces deux valeurs de 18 et 25 représentent les deux extrémités de l’IMC normal.

L’IMC doit donc rester une norme relative, indicative, et pas un dogme.

C’est celui que l’on se fixe en fonction de l’IMC que l’on aimerait atteindre.

« J’aimerais un IMC à 18, malheureusement, la génétique fait que je n’arrive qu’à grand peine à 21… ».

Courir après le poids idéal, c’est tôt ou tard se faire rattraper par la boulimie, voire l’anorexie, du moins un TCA.

On pourrait dire que le poids idéal appartient au principe de plaisir, le poids de forme, au principe de réalité.

Il représente le poids où je suis en paix avec moi-même et l’alimentation. Je ressens la faim, le rassasiement et, la nourriture ne m’obsède pas. Cette personne s’appelle un « mangeur régulé ». Ce poids de forme est déterminé génétiquement.

Les émotions positives ou négatives sont des alarmes essentielles à notre survie. Tous les mammifères ont des émotions.

Il existe 6-7 émotions de base : peur, tristesse, colère, joie, honte, culpabilité, dégout.

Les émotions peuvent avoir des intensités différentes et être ressenties très différemment d’une personne à l’autre (de l’insensibilité, alexithymie à l’hypersensibilité).

Dans une émotion, il existe toujours deux composantes, l’une psychologique, l’émotion elle-même ; l’autre son ressenti physiologique dans notre corps (estomac noué, boule dans le ventre….)

Nous produisons en général nos propres pensées, à moins qu’elles ne soient des croyances importées du monde extérieur. Les pensées sont destinées à être des précurseurs, utiles ou non, d’actions et d’émotions Plus nous avons de pensées négatives ou inadaptées, plus nous risquons d’avoir des émotions et des comportements inadaptés

Travailler sur nos pensées s’avère bien souvent nécessaire pour prendre du recul, pour sortir d’un trouble psychologique, pour être plus heureux.

C’est une tentative de compréhension du problème rencontré qui met en relation :

La situation   La ou les pensées   La ou les émotions   Le comportement
Je suis invité à diner Si j’y vais, je vais grossir Peur Je décline l’invitation

 

Cette analyse est précise et permet, en général, de mettre en évidence les composants principaux du problème.

Il s’agit de regarder une situation, un état de fait, auxquels je ne peux rien changer, avec objectivité.

L’acceptation permet d’envisager d’autres issues, d’autres projets, de rebondir, de bâtir l’avenir en fonction de ce qui est réellement possible.

La résignation

Cet état d’esprit permet simplement de s’installer dans la passivité, de subir ce qui advient.

La  résignation ne permet pas de rebondir, mais simplement de se complaire dans l’échec. Une personne résignée aura du mal à élaborer des projets.

La résignation est  tout le contraire de l’acceptation.

C’est un état de fait qui s’impose brusquement à soi. Cet état est tout sauf volontaire.

On le retrouve dans les TCA. Les patients ont l’impression d’avoir enclenché « le pilote automatique ».

L’analyse fonctionnelle permet bien souvent de comprendre les déterminants de ces états de fait.

Notre cerveau humain est astucieux et paresseux à la fois. Pour éviter de réfléchir, il enregistre en mémoire nos gestes quotidiens, familiers, bons ou mauvais.

On peut parler d’habitudes, de réflexes. Les habitudes sont apprises par répétitions successives, multiples, d’un même comportement. On comprend bien ainsi  que changer des manières de faire, ancrées profondément, lorsqu’elles nous sont néfastes, demandent bien souvent un accompagnement au changement.

Les TCA se heurtent entre autres à ces conduites qui sont devenues habituelles et renforcent les comportements rencontrés.